Un message de Maurice Dugay, un des fondateurs de l’association

Mali Médicaments a plus de 30 ans maintenant, c’est un arbre plutôt dans la force de l’âge, qui peut donner de bons fruits s’il est bien entretenu. Qui peut mieux l’entretenir que le jardinier qui l’a planté ?

Ils étaient deux, mais ils passent toujours régulièrement et à cette occasion ils ont encore l’œil attentif et la main experte pour soigner l’arbre, lui apporter ce dont il a besoin. Aujourd’hui, c’est Maurice le jardinier qui, revenant aux racines, nous livre ces quelques mots afin qu’ils se répercutent dans toutes ses branches, et l’aident à porter de bons fruits.

Il avait déjà dit cela pour nous aider à nous enraciner : « Bien sûr, ce que vous ferez ne sera qu’une goutte d’eau là où il faudrait un océan de générosité, mais elle n’est déjà pas toute seule et d’autres s’ajouteront autour d’elle. Une goutte plus une goutte plus une goutte, qui sait ce que cela formera ? » Aujourd’hui il ajoute : « Prenez ne serait-ce que les dix dernières années de votre existence, comptez le nombre de colis envoyés, ajoutez les unes aux autres les sommes versées pour les puits, vous verrez que la goutte d’eau n’est déjà plus si petite. Un malade guérit (au moins soigné, soulagé), une vie sauvée, qui peut dire c’est petit ? »

Bien sûr tout n’est pas rose et personne ne sourit à l’idée par exemple qu’à Tatajou le forage dont nous espérons tous la réalisation, peut ne pas aboutir. Mais lui attire notre attention sur un autre essentiel : « le succès matériel d’une opération c’est bien, mais trop souvent il nous fait perdre de vue le capital humain qui s’est mis en mouvement autour de celle-ci. Que cette opération aboutisse ou non, il y aura toujours eu des liens de solidarité et même d’amitié qui se seront tissés ou renforcés autour d’elle. Ce capital là n’est pas chiffrable, mais pour le reste il ressemble à tous les autres capitaux, s’il grandit, il portera toujours des fruits. »

Ce n’est pas rose non plus de s’entendre dire assez souvent, lors de nos ventes de brioches notamment, qu’il y aurait mieux à faire en s’occupant, par exemple, des misères qui sont à nos portes. Lui nous suggère de répondre « En effet, il y a du travail pour chacun si l’on veut que le monde aille mieux, mais chacun fait selon ce qu’il se sent à même de faire. Ce que nous réalisons dans Mali Médicaments nous correspond bien, mais si pour votre part, vous sentez autre chose qui reflète mieux ce que vous êtes, surtout n’hésitez pas, apportez vous aussi votre pierre pour la construction du monde, là où vous pensez pouvoir l’apporter. » Et pour nous faire revenir à nos racines, il ajoute : « Il ne faut pas s’imaginer que cette construction se fait dans un seul sens, ce ne sont pas seulement les personnes matériellement riches qui construisent au service des plus pauvres, chacun apporte son capital, mais dans la masse de capitaux ainsi mise en circulation, il y en a une bonne part qui n’est pas chiffrable ».

Pour lutter contre le sens unique, apprenez à recevoir, à avoir besoin vous même des autres, car vous le savez, vos visites au Mali montrent bien qu’il y a beaucoup à recevoir d’eux.

Ne regrettons pas ce que nous avons réalisé en toute liberté et de bon cœur. C’est ce que nous avons pu faire à notre niveau et avec nos moyens. C’est mieux que de ne rien faire en s’excusant « ça ne sert à rien », « ça n’y changera rien ». Que la joie du partage humanitaire ou évangélique (selon chacun) nous habite toujours et partout !

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